banner



Nous Avons Toujours Habité Le Château

Cannetille

Affectueusement surnomm�e � cette petite folle de Merricat � par son a�n�e Constance, la narratrice Mary Katherine a dix-huit ans, m�me si, � la lecture de son seul r�cit, alors qu'elle se compla�t � se cacher dans les cabanes qu'elle construit, � enterrer des objets dans le jardin et � jouer avec son chat en r�vant de se r�fugier sur la lune, l� o� personne ne lui imposerait de compagnie ind�sirable, on la prendrait volontiers pour une enfant. Avec sa soeur bient�t trentenaire et son vieil oncle impotent Julian, elle est l'un des trois derniers occupants de l'imposante maison Blackwood.

Cach�east au plus profond de son vaste parc � fifty'abandon, en surplomb du village o� Merricat est la seule � se rendre, avec la plus extr�me r�pugnance, cascade les courses hebdomadaires, la demeure semble en v�rit� se replier sur ses habitants, comme pour les prot�ger d'un monde ext�rieur qui ne serait que menace et hostilit�. C'est d'abord au travers des sous-entendus perfides des villageois et des moqueries de leurs enfants, puis bient�t par la bouche de ce vieil original d'oncle Julian, aussi obs�d� par ce qui south'est pass� qu'incr�dule d'y avoir surv�cu, que l'on r�alise que les trois Blackwood se remettent � peine d'une �nigmatique trag�die, qui, six ans plus t�t, a co�t� la vie aux autres membres de la famille. Tous ont p�ri, myst�rieusement empoisonn�s. Tous, sauf Julian � tr�south diminu� depuis -, et les deux soeurs, dont la rumeur continue sans r�pit d'incriminer l'a�n�e.

Une impression d'�tranget� plane sur le r�cit men� par la d�concertante Merricat. Cascade conjurer ce qu'elle per�oit de malfaisance chez les villageois qui la harc�lent, la jeune fille s'invente mille rituels protecteurs et bascule dans des images mentales emplies de haine noire lorsqu'ils sont sans effet. Chez elle, toujours flanqu�e de son conversation, elle ne se d�partit de ses comportements sauvages et fantasques que pour se perdre en adoration devant la douce Constance. Les deux soeurs vivent dans un troublant �tat fusionnel, 50'une mi-elfe mi-sorci�re, l'autre v�ritable f�due east du logis permettant au trio de poursuivre son being comme si de rien n'�tait, le dos tourn� � la r�alit�. Et, pendant que dans la t�te de la plus �g�e, le temps semble s'�tre p�trifi� dans une maison fig�east � l'heure du drame, comme si maintenir chaque objet � sa identify pouvait effacer la mort de leurs propri�taires, les vell�it�s protectrices de la cadette vont bient�t prendre une tournure inattendue lorsque surgira un cousin, visiblement tout sauf d�sint�ress�.

Intrigu� par un drame pass� qu'il lui faut plus ou moins deviner au travers du seul prisme de personnages � la psych� de plus en plus manifestement d�rang�e, baign� dans une atmosph�re d'�tranget� ambigu� laissant planer 50'inqui�tude, le lecteur se retrouve insensiblement entra�n� dans une plong�e obs�dante au coeur de la north�vrose et de la parano�a. United nations classique adapt� au cin�ma � red�couvrir, pour son myst�re, mais surtout pour son tableau troublant, notamment parce que vu de fifty'int�rieur, de la maladie mentale.

Lien : https://leslecturesdecanneti..

+ Lire la suite

berni_29

Nous avons toujours v�cu au ch�teau est un roman que j'ai d�couvert par hasard sur l'�tal d'un bouquiniste. Puis plus tard il restait fifty� durant plusieurs mois sur une de ses fameuses piles de livres. J'ai �t� happ� d�s les premi�res pages. Voici en effet une lecture prenante et addictive.
Nous sommes aux abords d'un village de la Nouvelle-Angleterre, aux �tats-Unis. Cette maison que tout le monde appelle le ch�teau est plut�t une grande demeure.
La narratrice south'appelle Mary Katherine Blackwood, sa soeur l'appelle Merricat. Elle a dix-huit ans, et d�sormais depuis quelques temps elle vit dans cette grande demeure avec sa soeur, Constance, plus �1000�e qu'elle et son oncle Julian qui commence � perdre la t�te. Tous les autres membres de la famille sont d�c�d�due south. On saura bient�t les circonstances dans lesquelles ils sont morts.
C'est Mary qui va faire les courses en descendant au village, les gens d'en bas ne l'aiment pas, due north'aiment pas ceux qui vivent au ch�teau. Constance ne sort jamais, elle est retir�e, prot�m�eastward par sa soeur, son oncle, comme si elle �tait fragile, encore united nations peu fragile. Un secret �trange p�se sur cette relation familiale.
Quelque chose de myst�rieux s'est laissez passer� ici il y a quelques temps. Tout semble aujourd'hui � peu pr�s remis dans 50'ordre des choses, lorsque de mani�re impr�vue, un cousin d�barque au ch�teau et alors...
Ici la tension monte graduellement, elle devient par moment �touffante. Roman rustique, au charme gothique comme je l'ai lu ici ? Oui, sans doute, roman atypique �pris d'une magie profonde, qui nous am�ne l� o� on ne s'nourish pas du tout. le fameux ch�teau devient peu � peu un personnage � part enti�re du roman.
Oui, il y a aussi une forme de suspense, puisqu'on ne sait pas annotate toute cette histoire va finir.
Mais derri�re l'intrigue proche de celle d'un thriller psychologique, j'y ai vu aussi une satire de l'opinion publique, de la foule qui gronde, qui bruit en silence, pr�te � se d�cha�ner avec de la violence, une violence irrationnelle, imb�cile...
Ce roman insolite grand'a fait voyager entre l'innocence abrupte et le mal absolu.
Shirley Jackson, 50'auteure de ce roman, m'�tait parfaitement inconnu jusqu'� ce que je d�couvre qu'elle �tait aussi l'auteure de Hantise : La Maison hant�e. Encore une histoire de maison, comme si c'�tait leurs fautes... Un jour, il faudra nous interroger, est-ce que nous prenons suffisamment soin des lieux qui nous habitent ?
La fin du roman m'a fait penser � un autre r�cit qui yard'avait s�duit, autre roman de la sororit�, Dans la for�t.
Les mots de Shirley Jackson ressemblent � une forme d'incantation et je me suis pris � imaginer qu'ils venaient bercer plus tard encore les gestes et les songes de Mary et Constance, lorsque la foule d�cha�north�e s'�tait retir�e dans les chaumi�res alentour.

+ Lire la suite

nebalfr

MIEUX VAUT TARD�

Il �tait bien temps sans doute que je lise Shirley Jackson, et notamment ce tr�s c�50�br� roman qu'est Nous avons toujours v�cu au ch�teau, que bien des gens recommandables� eh bien, me recommandaient. En notant toutefois que cette romanci�re autour de laquelle je tournais depuis bien trop longtemps a connu quelques autres r�ussites majeures dans les domaines de l'horreur et du myst�re, comme le roman Maison hant�eastward, qui a inspir� � Robert Wise sa g�niale Maison du diable, ou la nouvelle ��La Loterie��, qui a semble-t-il d�cha�n� les passions � 50'�poque outre-Atlantique.

� vrai dire, je n'en savais gu�re plus � je ne savais m�me pas si le pr�sent roman relevait du fantastique ou du policier�; certes, il a �t� publi� en ��Rivages/Noir��, mais �a a �galement �t� le cas d'autres oeuvres plus ambigu�due south, voire ouvertement surnaturelles (je serais bien preneur d'une r��dition du John Silence d'Algernon Blackwood, moi, au passage, hein). Si, il y avait bien une chose�: beaucoup de gens, parlant de ce roman, usaient du terme ��gothique��, mais dans sa perspective litt�raire originelle, one thousand�me ��r�actualis�due east�� dans le cadre de la Nouvelle-Angleterre des ann�es 1960�; �a n'aurait pas d�plu � united nations auteur local cher � mon coeur, je suppose�

J'ai donc entam� la lecture de ce roman avec un m�lange (explosif�?) d'attentes tr�s �lev�es et d'innocence virginale (si, si). Mais il a bel et bien sa magie�: d�s le premier paragraphe, il s'empresse de confirmer certaines attentes, et en m�me temps malm�ne certitudes et pr�con�us avec une jubilation perverse�

PAS FIABLE � VRAIMENT PAS FIABLE

Je m'appelle Mary Katherine Blackwood. J'ai dix-huit ans, et je vis avec ma soeur, Constance. J'ai souvent pens� qu'avec un peu de chance, j'aurais pu na�tre loup-garou, auto � ma main droite comme � la gauche, fifty'index est aussi long que le majeur, mais j'ai d� me contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens, et je n'aime pas le bruit. J'aime bien ma soeur Constance, et�Richard Plantagen�t, et l'amanite phallo�de, le champignon qu'on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont d�c�d�south.

OK. Pareille entr�e en mati�re nous saute � la gueule, et en braillant�: ��JE SUIS LA NARRATRICE ET JE NE SUIS PAS FIABLE DU TOUT MAIS ALORS VRAIMENT PAS DU TOUT�!!!�� D�lib�r�ment, bien southward�r � le propos est ma�tris� de bout en tour. Reste que cet emploi du proc�d� du ��narrateur non fiable�� a justifi�, presque syst�matiquement, que l'on �tablisse ici une filiation avec le Tour d'�crou, de Henry James � sans doute, c'est la r�f�rence primordiale s'il doit y en avoir une, mais la violence de l'attaque en force me tire aussi bien du c�t� du Lovecraft du ��Monstre sur le seuil��, quant � moi. Et j'imagine que, derri�re les deux, il pourrait y avoir Poe � le gothique � proprement parler, si jamais, c'est encore au-del�.

Il y a quelque chose de savage, ici � dans un roman par ailleurs subtil �, dont je suppose que fifty'on peut d�river une clef de lecture�: la ��r�v�lation�� tant attendue (en fait devin�e, au moins dans les grandes largeurs, d�s ces premi�res lignes, et c'est cascade partie leur fonction) n'est finalement que d'une importance limit�due east, et l'essentiel est ailleurs.

Qu'on ne s'y m�prenne pas�: Nous avons toujours v�cu au ch�teau est bien united nations ��roman � myst�re��, mais il est probablement d'abord united nations tableau angoissant de la n�vrose et de la haine � un concentr� de malaise, d'autant plus savoureux en bouche qu'il se montre pervers et impitoyable.

OSTRACISME VILLAGEOIS

Suivons donc notre guide, l'enjou�e Mary Katherine, qui se rend au village pour y effectuer les courses de la semaine. C'est une �preuve � et terrible� La jeune femme, avec sa fausse candeur de narratrice, qui n'a cependant rien d'une pudeur, d�peint united nations monde hostile, united nations microcosme villageois qui en a apr�due south elle et les siens � sur le mode path�tiquement l�che de la moquerie vicieuse � peu de frais, pratiqu�due east par ces ersatz de ��petits chefs��, qui �vacuent leurs frustrations sur les cibles les plus faciles de crainte de due south'attirer l'ire d'autres plus � m�me de se d�fendre. United nations h�ritage de la cour de r�cr�ation, typique de ces petits villages aux mentalit�south �triqu�es et born�es, o� les r�flexes de coqs de la basse-cour�tournent ais�ment � l'exclusion de ce qui ose diff�rer ne serait-ce qu'un tout petit peu � motorcar il faut aller dans le sens du groupe, aucun autre sens n'est concevable : atavisme gr�gaire.

La sc�ne est horriblement g�nante � r�voltante, chiliad�me. Shirley Jackson y fait preuve d'une parfaite ma�trise de ses outils, point de vue biais� et r�p�titions d�lib�r�e des grand�mes allusions lourdingues mais qui se croient spirituelles, faux-semblants et not-dits, dans united nations cruel jeu de dupes qui serre le ventre. Elle sait aussi susciter une certaine empathie, voire sympathie, pour Mary Katherine � m�me si nous nous m�fions d'elle, et peut-�tre d'autant plus quand, au d�tour d'un paragraphe, la narratrice exprime son voeu muet que tous ces imb�ciles haineux meurent sur-le-champ�

COMBIEN DE SUCRES�?

Mais l'affaire est intrigante, aussi. Pourquoi tant de haine�? Car c'est bien de haine qu'il s'agit, sous le vernis de plaisanteries pas dr�les. Cascade l'heure, nous northward'en savons encore trop rien, m�me si quelques indices surnagent de temps � autre : il doit y avoir un probl�me avec la soeur de Merricat, Constance � une sombre histoire, dans un laissez passer� proche� Probablement une histoire d'empoisonnement�?

Les indices sont distill�s au fur et � mesure, tr�s savamment. C'est finalement l'oncle Julian (oui�: Merricat mentait en pr�tendant d�south le premier paragraphe que, hors Constance, tous les membres de sa famille �taient d�c�d�s�), un vieux thousand�teux coinc� dans son fauteuil roulant sinon son lit, qui, au fil de ses ressassements, auxquels il conf�re une vertu proprement litt�raire, l�che enfin le morceau (de sucre).

Les Blackwood �taient une riche famille de la r�gion. Dans ce ��ch�teau�� qui n'en est un que thousand�taphoriquement, disons que c'est une grande, pr�tentieuse m�me, b�tisse bourgeoise de Nouvelle-Angleterre, vivait toute une famille �tendue. Mais, il y a half dozen ans de cela, un drame due south'est produit�: quatre membres de la maisonn�eastward sont morts � les parents des deux filles, leur petit-fr�re et leur tante, soit l'�pouse de Julian � qui lui-1000�me n'en a r�chapp� que de peu, �tant d�s lors condamn� � fifty'invalidit�. L'affaire, on s'en doute, avait fait grand bruit. On a compris qu'il due south'agissait d'un empoisonnement � l'arsenic � qui avait �t� vers� dans le sucre. Constance northward'ayant pas pris de sucre (et la petite Mary Katherine, douze ans, �tant alors punie dans sa chambre), c'est donc la fille a�northward�e des Blackwood qui a �t� accus�e de l'odieux assassinat et parricide, matricide, fratricide (et, euh, tanticide�? Pardon�)�: il y a european union un proc�due south, mais impossible de trouver la moindre preuve� Constance, b�n�ficiant de la pr�somption d'innocence, a �t� acquitt�e.

Mais, pour les villageois, il ne fait gu�re de doutes qu'elle est bien la coupable � que le juge n'en ait pas d�cid� ainsi n'y change rien, elle a bel et bien commis ce crime abject�! Nous ne savons pas one thousand-chose des relations des Blackwood avec les villageois avant le drame � mais il a en tout cas servi de d�fouloir lib�rateur�: les gens du coin ha�ssent les d�bris de la famille Blackwood, au premier chef la coupable Constance, mais, par un d�tournement r�v�lateur, cette haine affecte tout autant les victimes suppos�es que sont �ventuellement Mary Katherine et en tout cas Julian. C'est la famille enti�re qui est maudite, car perverse � les enfants du coin raillent les participants au drame, serinant toujours la m�me comptine idiote et cruelle, o� Constance offre du th� � sa petite soeur, qui pr�f�re ne pas prendre de sucre�

Cette haine bien pratique, en one thousand�me temps, peut se muer en fascination pu�rile: gamins et adolescents bravaches se mettent au d�fit d'approcher la demeure du crime, et, plus singulier encore, quelques bonnes femmes du coin jouent � se faire peur, en allant� prendre le th� chez les Blackwood.

Tout en �coutant le r�cit sans cesse repris du drame par l'oncle Julian � obs�d� par ce qui south'est alors produit, et qui emmagasine les notes, depuis six ans, pour un livre qui ne para�tra jamais. Aveu du vieux bonhomme�: il n'y dira pas la 5�rit� � mieux vaut embellir, en pareil cas, c'est plus int�ressant�; ce en quoi il est bien 50'oncle de sa ni�ce Merricat�
UNE UTOPIE RECLUSE

Mais ces visites sont exceptionnelles � encore que r�gl�es comme du papier � musique, de m�me que les courses de Mary Katherine au village, qui ob�issent � united nations rituel bien pr�cis. Automobile tout est rituel, ici�

Mais, pour fifty'essentiel, les trois Blackwood survivants vivent en reclus. de R�sidence � non, pardon� Bref�: Mary Katherine est en fait la seule � sortir du ��ch�teau��. Oncle Julian, invalide, en est physiquement incapable. Constance en est psychiquement incapable�: tr�s affect�due east par le crime, le proc�south et les accusations port�es contre elle, la haine ouverte, enfin, des villageois, g�l�e de fascination perverse pour sa personne d'empoisonneuse suppos�eastward, elle ne peut pas aller au-del� du jardin o� elle fait pousser ses 50�gumes pour la cuisine.

Mais tout cela n'a rien de sinistre, north'est-ce pas�? le ch�teau des Blackwood, nous laisse entendre Constance (ou plut�t Mary Katherine ?), a tout d'une utopie, cascade elle � m�me recluse. Ce c�t� presque carc�ral appuie la filiation gothique du roman, et le lecteur, lui, peut � bon droit trouver cela parfaitement sinistre, mais Constance, dans cet environnement qui est le seul qu'elle connaisse, joue � la parfaite femme d'int�rieur, qui siffle en travaillant, appr�ciant la southward�r�nit� propre aux ordres immuables et aux terrains connus. Souriante et 1000�northward�reuse, m�re-poule � vrai dire, elle due south'active en cuisine, et ses soins de tous ordres t�moignent de son affection d�bordante pour sa soeur encore toute gamine (��Petite folle de Merricat���) et son vieil oncle malade. TOUT VA BIEN.

Les connotations de la vieille demeure auront assur�ment fifty'occasion d'�voluer d'ici � la fin du roman � comme, aux yeux du lecteur, une m�taphore qui southward'incarnerait dans la pierre et les poutres. Constance northward'en t�moignera que davantage de ce qu'elle est port�e au d�ni�

Mais il due south'agit de prot�ger cette utopie � le ch�teau et la parfaite petite famille heureuse qui y vit dans une rassurante routine. C'est l'affaire de Mary Katherine. Parall�lement aux rituels de Constance, cette vie bien ordonn�e autour des t�ches m�nag�res toujours ex�cutting�es dans les k�mes conditions et selon un emploi du temps agr�ablement rigide, la fantasque adolescente, entre deux s�jours sur la lune, clinch la south�curit� de la r�sidence par d'autres rituels, les siens, qui ob�issent quant � eux (ou, plus exactement, de mani�re plus ouverte�?) � une forme de pens�eastward magique. Enterrer quelque chose ici, clouer ce livre-l�� Autant de talismans garantissant l'inviolabilit� du foyer�! Elle a d'autres techniques tout aussi efficaces, ainsi, cette liste de trois mots�: One thousand�lodie � Gloucester � P�gase. Si personne ne les prononce, alors TOUT IRA BIEN. Et annotate quelqu'united nations pourrait-il prononcer trois mots aussi bien choisis, avec tant de soin, tant de ruse�?

� vrai dire, Merricat, choisissant ces trois mots, north'est pas vraiment rassur�e � et si elle s'y livre avec autant d'attention, c'est justement parce qu'elle devine qu'il va se produire� quelque chose.

Quelque chose de fatal � fifty'heureuse utopie du ch�teau.

UNE MENACE (DE PLUS)

Un jour, quelqu'united nations toque � la porte. Pas l'une de ces bonnes femmes du village venant chercher dans la demeure Blackwood une excitation suppos�e �picer leur morne quotidien de quidams, quelqu'un de bien plus inqui�tant pour Mary Katherine � le cousin Charles�

Issu d'une autre branche des Blackwood, qui avait rompu avec la ��ch�teau�� suite au drame (il n'y a pas que les villageois du coin qui ne veulent pas avoir affaire avec Constance � les barri�res sont multiples), le cousin Charles appara�t tr�s t�t comme un sale bonhomme�; ceci �tant, c'est Mary Katherine notre narratrice, elle a� un signal de vue united nations peu biais�? � fifty'en croire, et apr�s tout nous northward'avons pas forc�ment le choix, Charles a tr�southward vite cherch� � (re�?) nouer des liens avec Constance, comprenant tr�south bien que la partie �tait d'embl�e mal engag�e avec Merricat. Il s'en accommode � et son comportement �volue, toujours plus autoritaire, cruel yard�me, parfois�

C'est que Charles a une id�e derri�re la t�te, dans le r�cit de Mary Katherine�: c'est 50'or des Blackwood qui l'int�resse � on dit que les d�funts avaient accumul� une coquette fortune� Et il faut bien que Constance pioche de 50'argent quelque part, cascade que Mary Katherine puisse payer les courses� En fait, � ce stade, cette derni�re nous avait d�j� confi� qu'elle avait enterr� de 50'silvery �� et l�, pour prot�ger le manoir.

Charles, quoi qu'il en soit, est obs�d� par cette fortune. Individu cupide, �go�ste et mesquin, il peut tromper Constance, mais pas Mary Katherine.

Il en r�sultera un nouveau drame.

Et ce sera la faute de Charles, hein�!

Pas de Mary Katherine.

AMBIGU�T�S � LA PELLE

On met ici la balise SPOILERS�?

Au cas o��?

Allez.

Bon, le truc de base, vous le savez d�j�: c'est bien la petite Mary Katherine, douze ans alors, qui est la responsable de l'empoisonnement � pas le moins du monde Constance� laquelle�savait toutefois tr�due south bien ce qu'il �tait depuis le d�but, si elle ne le confesse que bien tardivement � sa meurtri�re de soeur. le premier paragraphe du roman, aussi ouvertement ��non fiable��, nous clinch peu ou prou cette ��r�v�lation��, qui n'en est du coup pas une.

Et cela n'a rien d'un probl�me, car 50'essentiel se joue sans doute ailleurs � tout en impliquant � nouveau ce proc�d� primordial de la narratrice non fiable, qui subvertit subtilement toutes les ��informations�� contenues dans le roman, au point de rendre le lecteur bient�t parano�aque.

Comme dit plus haut, le premier paragraphe du roman s'av�re tr�s vite united nations mensonge sur un betoken qui n'est probablement pas tout � fait un d�tail (du moins, c'est ce que je suppose, mais je pars peut-�tre d�j� en vrille)�: outre sa soeur Constance, un autre membre de la famille de Merricat a surv�cu � � savoir l'oncle Julian� qui aurait d� �tre une victime, du coup. Cette premi�re incoh�rence incite tr�south vite le lecteur (en tout cas le N�bal) � scruter les d�tails du r�cit de Mary Katherine pour la prendre en faute. Et cela peut arriver � plusieurs reprises, tr�s r�guli�rement en fait.

Mais le plus important, dans ce registre qui est effectivement aussi celui du Tour d'�crou, c'est une ambigu�t� fondamentale, que le lecteur per�oit mais subit, et qui est � m�me de l'inciter aux plus d�ments des fantasmes sur la base of operations de la narration non fiable � �ventuellement au point de southward'interroger sur la dimension�fantastique du r�cit�: Merricat, apr�due south tout, ne tarit pas de commentaires sur ses rituels magiques � ou sur son anticipation de la venue de Charles, g�me si, dans ce dernier cas, nous sommes particuli�rement incit�due south � y voir une manipulation narrative (et � deux niveaux, bien due south�r, avec Shirley Jackson qui s'amuse derri�re Mary Katherine).

L'ambigu�t� du cas de Julian, par ailleurs, m'a fait envisager un temps la possibilit� qu'il soit bel et bien mort � une ambigu�t� �ventuellement �tendue � l'ensemble de la petite famille�: ne seraient-ils pas tous morts, en fait, comme dans, mettons, Les Autres, d'Alejandro Amen�bar (movie fantastique qui emprunte d'ailleurs beaucoup au Bout d'�crou)�? Nous parlons ici d'un roman de l'auteur de Maison hant�due east� Et le titre g�me du pr�sent livre nous y incite peut-�tre.

Cette r�f�rence en entra�ne �ventuellement une autre � via le film de Robert Wise, le cas �ch�ant. Et si Merricat �tait la seule � �tre rest�due east en vie, qui se serait construit un univers fantasmatique de compagnons survivants cascade m�rer tel ou tel trauma� quitte � incarner elle-thousand�me tous les r�les�? le roman de Shirley Jackson date de 1962, mais Psychose, de Robert Bloch, �tait paru en 1959, et avait �t� adapt� par Hitchcock en 1960 � bien �videmment, je ne parle pas ici d'influence, plut�t de quelque chose dans l'air du temps�

Vous savez quoi�? Oui, vous le savez � je parle d'autant moins d'une �ventuelle influence que toutes ces hypoth�ses� sont fausses. Nul fantastique ici, au-del� de l'ambiance. Et la psychose fa�on Norman Bates, � base de trouble de la personnalit� multiple, n'est pas not plus de rigueur. Qu'importe�: l'ambigu�t� reste savoureuse, un bel outil pour captiver le lecteur et 50'impliquer dans l'histoire � et, si l'on northward'y trouve rien d'aussi excessif que le cas de Norman Bates, les pathologies mentales sont bien au coeur du r�cit, associ�es � un malaise permanent.

FIGURES DU Malaise ET DE LA Due north�VROSE

C'est sans doute ce qui prime, en d�finitive � cette folie sous-jacente, qui peut southward'exprimer de mani�re brutale ou insidieuse, mais toujours au prisme du malaise. Cette ��petite folle de Merricat��, � tout prendre, m�me si elle a pour fonction premi�re de biaiser le r�cit, et ce en adoptant un comportement, ou du moins united nations discours, five�ritablement fou, si tant est que cela veuille dire quelque chose, laisse pourtant du champ pour que s'exprime la souffrance�qui caract�rise le quotidien de sa soeur Constance depuis l'empoisonnement, et sa faiblesse psychique qui en r�sulte. L'oncle Julian aussi y passe � dont le traumatisme northward'a jamais �t� �vacu�, m�me au fil de ses notes o� la catharsis due north'op�re pas, et peut-�tre du fait d'une certaine complaisance de sa office � sans cesse revivre le drame. Une vraie famille de dingues.

Tous trois, pour se prot�ger, mettent donc en place des rituels de divers ordres � et d'une efficacit� � peu pr�s aussi douteuse les uns que les autres. En fait, ces rituels sont peut-�tre les plus �loquents t�moignages de la douleur qui suinte sous les protestations de bonheur domestique les plus invraisemblables. En tant que tels, ils participent de cet �touffant malaise qui south'exprime � chaque page de Nous avons toujours v�cu au ch�teau.

Mais ce malaise s'exprime aussi au-del� de la psych� tortur�e de ses protagonistes � il acquiert une dimension sociale, dans les relations malsaines�des survivants Blackwood avec l'ext�rieur, ce Village sauf erreur anonyme, dont l'abstraction g�me a quelque chose de mena�ant dans ce qu'elle laisse supposer d'universalit�.

Le roman de http://nebalestuncon.over-bl..

+ Lire la suite

Selias

Les Blackwood, Mary Kate, Constance et leur oncle Julian vivent dans une grande demeure "le ch�teau", isol�s, � l'�cart du monde. Seule, Marie Kate sort pour faire les courses, deux fois par semaine suivant un rituel immuable. Elle ne parle � personne et d�teste tous les villageois qui le lui rendent bien.
Dans la maison, tout se fait aussi selon des rites et des interdits: repas, cuisine, g�nage, jardinage. Marie Kate a un comportement bizarre et des r�deportment d'enfant, elle fait des cabanes, joue avec son conversation, enterre des objets dans le jardin, alors qu'elle a dix-huit ans, Constance a l'air de trouver �a normal. On apprend par les bavardages de fifty'oncle que quatre membres de la famille ont �t� victimes d'united nations empoisonnement au cyanure qui a �t� mis dans le sucre, pendant united nations repas, et, sont mortes au ch�teau, ce qui ne semble pas choquer les rescap�s. C'est apparemment une des soeurs la coupable. le lecteur commence � se poser plein de questions et aurait bien besoin d'united nations �claircissement.
L'arriv�due east du cousin Charles qui a des vues sur la fortune des soeurs, va etre un v�ritable catalyseur et entra�ner des r�deportment en cha�nes violentes et destructrices. Ce qui ne semble pas perturber nos deux soeurs le moindre du monde. le lecteur est perplexe devant le d�calage entre l'mental attitude des deux soeurs et les �5�nements, elles restent sans r�action, d'une froideur de marbre et se r�p�tent "nous sommes si heureuses"
L'auteure se joue du lecteur qui attend d'avoir des r�ponses et des explications � la fin du roman mais il restera sur sa faim !
Livre lu pour le claiming #automnem�lancolique

+ Lire la suite

Musardise_aka_CthulieLaMignonne

Voici qu'Halloween due south'annonce, et je vais donc, pour l'occasion, me consacrer pendant une certaine p�riode � l'�pouvante, au fantastique et � fifty'angoisse. Bon, c'est vrai, c'est surtout parce qu'il y a une pile de livres comme La maison hant�e, le tome 2 de la nouvelle int�grale de Poe et quelques autres petites friandises qui thou'attendent sagement depuis un bon bout de temps. Et je vais commencer par un roman que j'ai lu il y a deux ans, mais que j'ai encore bien en t�te, et dont j'ai jusque-l� eu la flemme (pour changer) d'�crire la critique.

De Shirley Jackson, nous ne connaissons finalement pas grand-chose en France. Elle a �t� peu traduite, et � role La nouvelle La loterie, et les romans La maison hant�due east et Nous avons toujours 5�cu au ch�teau, on conna�t rarement d'autres oeuvres - du moins c'est mon cas.

C'est united nations auteur qu'on classe dans le fantastique, mais dont le fantastique, d'april�south ce que j'ai pu lire d'elle, ne colle pas � la c�l�bre d�finition de Todorov. Pour ce qui est de la loterie et de Nous avons toujours v�cu au ch�teau, on retrouve une ambiance �trange dans united nations milieu qui, pourtant, repose sur un d�cor r�aliste. Ici, le ton est tr�s vite donn�: une jeune fille d'environ eighteen ans qui vit dans une grande maison united nations peu � l'�cart du village, doit justement aller faire les courses dans ce hamlet, dont les habitants semblent lui �tre ouvertement hostiles�; mais elle-m�me �prouve des sensations assez curieuses vis-�-vis de ces habitants, comme le fait de ne pas supporter que les enfants la touchent. Shirley Jackson fait preuve dans les paragraphes d'introduction d'une ma�trise qui jette le lecteur imm�diatement dans le trouble et instille une ambigu�t� d�rangeante. Est-ce que la narratrice est parano�aque�? Est-ce que le village est constitu� de gros cingl�s�?

On apprendra que le village entier se montre en effet v�ritablement hostile � la famille Blackwood, qui comprend Merrycat, la narratrice (de son 5�ritable pr�nom Mary Katherine), sa soeur a�n�e Constance et leur oncle Julian, handicap� et en mauvaise sant�. On apprendra �galement, petit � petit, qu'un drame familial south'est jou� dans la maison et que l'hostilit� des villageois northward'y est pas �trang�re. Surtout, on verra Merrycat �voluer dans un monde qui reste depuis des ann�es celui de l'enfance, courant ici et 50�, se cachant dans des grottes avec son conversation, inventant toutes sortes de jeux typiques de 50'enfance. Des jeux qui sont aussi des rituels, et correspondent donc � des fonctions et � des buts pr�cis.

La tension est palpable, on sent que quelque chose cloche dans ce petit monde clos, que la trag�dice familiale n'a pas dit son dernier mot. C'est peut-�tre alors que le roman se rel�che un peu, et perd de sa densit�. L'arriv�eastward, principalement, d'united nations cousin de la famille, Charles, tr�s int�ress� par l'h�ritage des deux soeurs, va certes servir de catalyseur, mais dans le thousand�me temps, il casse un peu 50'ambiance tr�s particuli�re du texte. Je regrette aussi qu'on sache d�s le d�part fifty'�ge de Merrycat, qui agit sans cesse comme une enfant, et il me semble qu'il aurait �t� plus percutant, d'un point de vue dramatique, qu'on apprenne son �ge v�ritable beaucoup plus tard.

N�anmoins, je ne peux pas terminer cet article sans dire que Nous avons toujours v�cu au ch�teau est, peut-�tre par-dessus tout, fifty'histoire de l'flirtation inconditionnel qui lie deux soeurs, de leur relation symbiotique, radicale jusqu'� atteindre un point de non-retour (rassurez-vous, je ne divulg�che pas la fin). Et c'est dans cette relation fusionnelle que se manifeste �galement l'atmosph�re tr�s sp�cifique de ce roman, et le fantastique si personnel de Shirley Jackson.

+ Lire la suite

Cannetille Cannetille 26 mai 2022

Avant de venir � table, j'avais bien five�rifi� ce que j'avais l'intention de dire. "L'amanite phallo�de", commen�ai-je en m'adressant � lui, "contient trois poisons unequal�rents. D'abord, il y a l'amanitine, le plus lent des trois mais aussi le plus puissant. Ensuite, la phallo�dine, � effet imm�diat, et enfin la phalline, qui dissout les globules rouges, thou�me si c'est le moins v�n�neux. Les premiers sympt�mes n'apparaissent qu'entre sept et douze heures april�southward 50'ingestion, dans certains cas pas avant vingt-quatre heures, voire quarante. Les sympt�mes commencent par de violentes douleurs stomacales, des sueurs froides, des vomissements...
- Ecoute", fit Charles en reposant le morceau de poulet, "tu arr�tes �a tout de suite, tu m'entends ?"
Constance gloussait. "Oh, Merricat", fit-elle, un rire �touff� entrecoupant ses paroles, "quelle petite b�casse tu fais. Je lui ai montr�, dit-elle � Charles, qu'il y avait des champignons pr�s du ruisseau et dans les pr�southward, et je lui ai appris � reconna�tre ceux qui sont mortels. Oh, Merricat !
- La mort survient entre cinq et dix jours apr�s l'ingestion, dis-je.
- "Je ne trouve pas �a dr�le", fit Charles.
"Petite folle de Merricat", dit Constance.

+ Lire la suite

Musardise_aka_CthulieLaMignonne Musardise_aka_CthulieLaMignonne 04 juillet 2018

Depuis le perron de la biblioth�que, je pouvais traverser tout de suite la rue et suivre le trottoir d�en face jusqu'� l'�picerie, mais cela m'obligeait � passer devant le bazar et les hommes assis dehors de role et d'autre de la porte. Dans ce village, les hommes restaient jeunes et c'�taient eux qui se chargeaient de colporter les ragots, tandis que les femmes vieillissaient, chaque jour plus grisonnantes, plus lasses et plus one thousand�chantes, et attendaient en silence que leurs homes se 50�vent de leurs chaises et rentrent � la maison. En quittant la biblioth�que, je pouvais aussi rester sur le m�me trottoir et remonter la rue jusqu'� hauteur de l'�picerie et traverser 50�-bas�; c'�tait pr�f�rable, bien que cela me f�t passer devant la poste et la maison Rochester avec ses tas de t�les rouill�es, ses �paves de voitures, ses bidons d�essence vides, ses vieux matelas, ses tuyaux de plomb et ses baignoires que les membres de la famille Harler rapportaient chez eux et - je due north'en doute pas une infinitesimal - qu'ils adoraient.

+ Lire la suite

Musardise_aka_CthulieLaMignonne Musardise_aka_CthulieLaMignonne 24 juillet 2018

Pr�due south du ruisseau, je trouvai un nid de b�b�s serpents et je les tuai tous�; je d�teste les serpents et Constance ne g'avait jamais demand� de les aimer. Je retournais vers la maison lorsque je d�couvris un tr�due south mauvais pr�sage, l'united nations des pires. Dans la pivot�de, le livre que j'avais clou� � un tronc d'arbre �tait tomb�. Je supposai que la rouille avait d� ronger le clou�; et le livre - c'�tait un petit registre de notre p�re, o� il consignait les noms des gens qui lui devaient de 50'silverish, et de ceux dont il attendait, selon lui, des services en retour -, ce livre, donc, avait � pr�sent perdu son pouvoir de protection. Je l'avais envelopp� tr�s soigneusement d'un solide papier d'emballage avant de le clouer � l'arbre, mais le clou avait rouill� et le registre �tait tomb�. Je me dis que je ferais mieux de le d�truire, au cas o� il serait devenu activement mal�fique, et d'apporter united nations autre objet � logroller au tronc du pin, une �charpe de notre m�re, peut-�tre, ou un de ses gants. En r�alit�, c'�tait d�j� trop tard, m�me si je ne le savais pas alors�: il �tait d�j� en route pour venir chez nous.

+ Lire la suite

Musardise_aka_CthulieLaMignonne Musardise_aka_CthulieLaMignonne 09 juillet 2018

Qu'il y ait ou non d'autres clients dans la boutique, cela n'avait jamais d'importance. J'�tais toujours servie aussit�t�; quel que soit 50'endroit o� ils se trouvaient, M. Elbert ou son �pouse, une femme cupide au teint p�le, accouraient � chaque fois cascade me fournir ce que je d�sirais. Parfois, si leur fils a�n� profitait des cong�s scolaires pour les aider au magasin, ils se h�taient pour south'assurer que ce ne soit pas lui qui me serve, et un jour, quand une petite fille - qui n'�tait pas du hamlet, bien southward�r - vint tout pr�s de moi dans fifty'�picerie, Mme Elbert la tira en arri�re avec une telle brusquerie que la petite poussa un cri, puis il y eut une longue minute pendant laquelle tout le monde attendit la suite des �v�nements, avant que Mme Elbert ne respire profond�ment et me demande�: "Autre chose�?" Je me tenais toujours parfaitement raide et droite comme un "i" lorsque des enfants s'approchaient de moi, car ils me faisaient peur.

+ Lire la suite

KrisPy KrisPy 28 avril 2015

Avant de venir � table, j'avais bien v�rifi� ce que j'avais l'intention de dire. "L'amanite phallo�de", commen�ai-je en m'adressant � lui, "contient trois poisons diff�rents. D'abord, il y a l'amanitine, le plus lent des trois mais aussi le plus puissant. Ensuite, la phallo�dine, � effet imm�diat, et enfin la phalline, qui dissout les globules rouges, m�me si c'est le moins v�n�neux. Les premiers sympt�mes north'apparaissent qu'entre sept et douze heures apr�s l'ingestion, dans certains cas pas avant vingt-quatre heures, voire quarante. Les sympt�mes commencent par de violentes douleurs stomacales, des sueurs froides, des vomissements...
- Ecoute", fit Charles en reposant le morceau de poulet, "tu arr�tes �a tout de suite, tu 1000'entends ?"
Constance gloussait. "Oh, Merricat", fit-elle, united nations rire �touff� entrecoupant ses paroles, "quelle petite b�casse tu fais. Je lui ai montr�, dit-elle � Charles, qu'il y avait des champignons pr�due south du ruisseau et dans les pr�s, et je lui ai appris � reconna�tre ceux qui sont mortels. Oh, Merricat !
- La mort survient entre cinq et dix jours apr�s l'ingestion, dis-je.
- "Je ne trouve pas �a dr�le", fit Charles.
"Petite folle de Merricat", dit Constance.

+ Lire la suite

Source: https://www.babelio.com/livres/Jackson-Nous-avons-toujours-vecu-au-chateau/420219

Posted by: tuttlementir.blogspot.com

0 Response to "Nous Avons Toujours Habité Le Château"

Post a Comment

Iklan Atas Artikel

Iklan Tengah Artikel 1

Iklan Tengah Artikel 2

Iklan Bawah Artikel